Le 14 mai 2024, une nouvelle édition du webinaire de formation continue du réseau Carbone Scol’ERE a réuni les animateur·rices français·es et québécois·es du programme pour approfondir leurs connaissances sur un sujet de plus en plus préoccupant : la pollution numérique. Chaque année, deux webinaires de formation continue organisés tour…
2024-05-12Le 14 mai 2024, une
nouvelle édition du webinaire de formation continue du réseau Carbone Scol’ERE
a réuni les animateur·rices français·es et québécois·es du programme pour
approfondir leurs connaissances sur un sujet de plus en plus préoccupant : la
pollution numérique.
Chaque année, deux webinaires de formation continue
organisés tour à tour par les équipes Carbone Scol’ERE France et Québec
réunissent les animateur·rices du programme pour approfondir leur expertise sur
un sujet lié au développement durable. Après avoir exploré
les émotions liées à la crise environnementale, c’est cette fois la
pollution numérique qui a été discutée en ligne.
Animée par Karine Esteves, formatrice et facilitatrice de la
Compagnie du Code, cette intervention a permis de mettre en lumière les impacts
environnementaux et les moyens de réduire l’empreinte écologique liée à l’usage
du numérique.
Une vingtaine d’animateur·rices des deux côtés de
l’Atlantique étaient présent·es pour ce webinaire, avec pour objectif de
recevoir des informations fiables sur l’impact environnemental du numérique et
de mieux comprendre les ordres de grandeur, pour en parler efficacement aux
élèves qui suivent le programme Carbone Scol’ERE.
Le cycle de vie des
équipements numériques : de leur fabrication à leur fin de vie
L'intervention de Karine Esteves a commencé par un
questionnaire en ligne pour sensibiliser les participant·es à la quantité
d'équipements numériques qu'ils possédaient et utilisaient. Des chiffres
impressionnants ont été partagés, tels que les 34 milliards d’équipements
numériques en service dans le monde en 2019, selon Green IT.
Karine a ensuite détaillé le cycle de vie des équipements
numériques, soulignant la notion de "sac à dos écologique", qui
illustre le poids environnemental caché derrière la fabrication de ces
appareils. Par exemple, la fabrication d’un ordinateur nécessite 800 kg de
ressources et plusieurs milliers de litres d’eau douce, principalement en
raison de l'extraction de métaux comme le cuivre et l’or.
Des impacts
environnementaux majeurs
Les équipements numériques représentent entre 59% et 84% de
l’impact environnemental total selon les indicateurs observés, avec des effets
considérables dus à la consommation électrique provenant majoritairement des
énergies fossiles. En 2020, 306 milliards de courriels étaient envoyés chaque
jour, contribuant à cette consommation énergétique. Il faut savoir que le
transfert et le stockage des mails représentent seulement 1% du numérique dans
le monde. Pour autant, chaque petit geste compte, rappelle Karine pour faire
écho au message clé de Carbone Scol’ERE.
Le phénomène de l’effet rebond a également été discuté : les
améliorations techniques visant à réduire l’impact, comme l'efficience
énergétique des réseaux 3G, 4G, puis 5G, peuvent paradoxalement conduire à une
augmentation de l'utilisation et donc à un impact environnemental accru.
Enfin, nous avons abordé l’étape du recyclage et de la fin
de vie des équipements. L’experte de la Compagnie du Code le rappelle : en fin
de vie, seulement 17 % des Déchets d'Équipements Électriques et Électroniques
(DEEE) sont recyclés au niveau mondial, et 40 % en Europe. Par ailleurs, dans
le meilleur des cas, 30 % des matériaux d’un téléphone peuvent être recyclés,
mais la moyenne reste à seulement 18 %. Le reste est souvent incinéré, enfoui
ou exporté vers des décharges illégales.
Les impacts du
numérique et les pistes d’action
Le numérique représente 4% des émissions de gaz à effet de
serre (GES) dans le monde, soit autant que l’aviation. Et ses impacts sont
multiples : dérèglement climatique, problèmes sociaux et éthiques liés à
l’extraction et à l’élimination des déchets, stress hydrique, pollution de
l'eau et de l'air, et risques pour la santé mentale (dépendance, dépression,
dégradation du lien social).
Pour agir, Karine a introduit les « 5 R du numérique » :
- Refuser :
Éviter l’achat d’équipements superflus, refuser les publicités et les cookies
inutiles par exemple.
- Réduire :
Diminuer la quantité d'équipements, le temps passé devant les écrans, ou encore
la consommation de données.
- Réutiliser
ou réparer : Opter pour des équipements d’occasion ou reconditionnés, et
réparer plutôt que remplacer sont des solutions pour agir.
- Rendre à
la terre : Composter les déchets organiques, notamment certains emballages.
- Recycler
: Utiliser les points de collecte agréés pour les DEEE.
Les participants ont également partagé leurs intentions
d’actions concrètes : éteindre leur box internet la nuit, trier leurs
courriels, recycler leurs anciens appareils et veiller à réduire l’usage des
appareils en veille.
Ce webinaire a été un moment d’échanges riches et
d’apprentissage, concluant avec la reconnaissance de l’importance d’agir
individuellement et collectivement pour un usage numérique plus responsable. Un
grand merci à Karine Esteves de la Compagnie du Code pour son intervention
éclairante, ainsi qu’à tous·tes les animateur·rices pour leur participation
active.