Je donne
Je m'engage

ITW : Paul Viricel (FLL) Charles-Hugo Maziade (Coop FA)

.

En novembre dernier, la Fédération Léo Lagrange et la Coop FA (Québec) ont signé un important partenariat qui va permettre le développement en France d’un programme unique et innovant en matière d’éducation à l’environnement : Carbone Scol'ERE.

Comment est né ce partenariat ? Quelles étapes ont été franchies depuis novembre et quels sont les projets à venir ?

Paul Viricel (Fédération Léo Lagrange),
directeur du programme Carbone Scol’ERE France
Charles-Hugo Maziade (Coop FA),
directeur du programme Carbone Scol’ERE Québec nous répondent

En novembre dernier, lors du 27e congrès de la Fédération Léo Lagrange, a eu lieu la signature de l’entente partenariale entre la Coop FA et la Fédération Léo Lagrange. Comment est né ce partenariat et en quoi consiste-t-il ?

Paul Viricel (PV) : Comme souvent, un partenariat nait d’abord de rencontres entre des personnes, des valeurs et des projets. C’est le cas de cet accord signé lors du dernier Congrès. C’était d’ailleurs le 1er aboutissement de plus d’une année d’échange qui concrétisait l’envie de construire ensemble, à partir de l’expérience et du savoir-faire de la Coop FA, un programme d’éducation à l’environnement en France.
Charles-Hugo Maziade (CHM) : Tout comme le partage Paul, notre vision et nos valeurs communes pour la mobilisation de la jeunesse sont fortes. Ce partenariat a débuté par une rencontre planifiée par un collègue de l’Université Laval, M. Luc Audebrand qui avait vu juste en nous proposant de nous rencontrer. Pour être honnête, je ne savais même pas pourquoi nous nous rencontrions et cela donne encore plus de beauté à notre histoire. Ce programme d’éducation relative à l’environnement a pour grand objectif de mobiliser la jeunesse dans l’adoption de nouvelles habitudes de vie écoresponsable avec l’ambition d’interconnecter nos jeunes du Québec et de la France.

Pourquoi est-ce qu’un partenariat entre la Fédération Léo Lagrange et la Coop FA semblait évident ? En quoi cela est-il enrichissant ?

PV : Sans doute parce que au-delà du feeling, nos structures appartiennent au champ de l’économie sociale et solidaire et de fait ça facilite le dialogue et la compréhension. Par ailleurs, nous sommes différents par nos tailles, nos organisations, nos histoires et complémentaires dans nos expertises, nos domaines de compétences. Ces différences nous nourrissent au quotidien, nous permettent d’assoir ce partenariat et de voir grand et loin ensemble dans cette aventure. Mais surtout, nous voulons mettre en commun toute notre énergie au service de ce programme d’éducation pour lutter contre les changements climatiques, informer et agir pour que chacun ait conscience et s’engage dans des changements de comportement écoresponsables. L’approche positive que nous prônons au sein même du programme se retrouve également dans notre façon de travailler et d’interagir ensemble.
CHM : Avant tout, je dirais que les individus derrière nos organisations respectives sont des humains d’exception qui ont grandement à cœur le bien des jeunes et de nos milieux de vie. Ainsi, autant les individus que nos visions, nos missions et nos champs d’expertise étaient complémentaires et nous donnaient confiance en notre partenariat. Il faut souligner les efforts mutuels et les énergies déployés par nos équipes, nos administrateurs et nos partenaires afin de mettre sur pied un tel partenariat international.

Que s’est-il passé depuis cette signature ?

PV : Pour ma part, je me suis engagé dans cette aventure en prenant la direction du programme Carbone Scol’ERE dans le courant du mois de décembre. Avec l’aide d’une équipe enthousiaste et engagée, nous avons tout mis en œuvre pour qu’une première expérimentation du programme Carbone Scol’ERE puisse se dérouler sur 2 régions tests Léo Lagrange Nord-Île-de-France et Léo Lagrange Centre-Est en direction d’une cinquantaine de classes de CM1/CM2 de février à juin 2020. Pour réaliser cette saison 1, nous avons dû adapter l’ensemble des outils, former les animateurs et planifier les 5 ateliers dans les écoles. Malheureusement, tout a été stoppé par la crise sanitaire liée au Covid-19. Nous avons également reporté le lancement officiel prévu avec nos partenaires. Nous avons profité de cette trêve forcée pour travailler le plan de développement, le plan de communication, le site web public, les supports pédagogiques, les recherches de financement et aussi finaliser la signature de la convention qui nous lie pour les 10 prochaines années à notre partenaire québécois Coop FA.
CHM : Depuis la signature, nos équipes respectives ont travaillé, notamment, l’adaptation du matériel pédagogique québécois pour qu’il soit représentatif des réalités françaises, créé la plateforme Web Carbone Scol’ERE pour la France, développé des partenariats et lancé les animations dans le milieu scolaire. L’équipe de la Coop FA a aussi réalisé les formations des masters formateurs ainsi que supporté les membres de l’équipe Carbone Scol’ERE en France au sein de leurs mandats respectifs au cours des derniers mois. Nous sommes évidemment déçus que la démarche dans le milieu scolaire fut interrompue par la Covid-19. Même si le programme, bien qu’écourté par une crise qui nous dépassait, a été très bien reçu par le corps enseignant et les élèves qui y ont participé. Ce temps d’arrêt forcé nous a tout de même permis de visualiser et de planifier plus tôt que prévu la suite de nos actions communes. Nous travaillons fort, notamment pour co-construire et adapter de nouveaux outils pour 2020-2021. Nous allons revenir encore plus forts !

Pouvez-vous nous parler des projets à venir ? Quels sont les objectifs ?

PV : Dès la rentrée de septembre, nous allons reprendre les ateliers dans les 50 classes initialement prévues. Dès janvier 2021, nous souhaitons intervenir sur les 16 académies où la Fédération Léo Lagrange est déjà présente. À la rentrée de septembre 2021, nous allons proposer le programme Carbone Scol’ERE dans les 26 académies métropolitaines, avec à terme un objectif de 1000 classes par année scolaire sur l’ensemble du territoire. Pour mettre en œuvre ce plan de développement, nous devrons former de nouveaux masters formateurs, des animateurs spécialisés, présenter le programme aux académies, aux collectivités, aux enseignants. Nous devrons aussi convaincre les partenaires institutionnels et des partenaires financiers de l’intérêt et de l’originalité de ce projet et les engager à nous suivre dans cette aventure. Nous envisageons aussi de pouvoir réaliser le programme Carbone Scol’ERE dans les DOM TOM et dans d’autres pays Européens. Nous réfléchissons aussi à la création de nouveaux modules mieux adaptés aux accueils de loisirs, aux accueils périscolaires, mais aussi à un public adulte qui souhaite être sensibiliser et pouvoir agir positivement pour lutter contre les changements climatiques.
CHM : Au-delà des objectifs en France, nous planchons sur des projets d’envergures pour créer de nouveaux outils qui rendront toujours plus dynamiques Carbone Scol’ERE. De la mise sur pied de table d’experts à la création de nouveaux outils technologiques, nous souhaitons accentuer l’impact positif de Carbone Scol’ERE dans nos milieux dans les prochaines années.

Nous vivons depuis quelques mois une crise sanitaire mondiale, comment imaginez-vous le monde d’après crise écologiquement parlant ?

PV : Aujourd’hui, à l’heure du dé confinement, je suis partagé, très partagé. De nature plutôt optimiste, je me dis que durant cette crise, les citoyens ont découvert et/ou pris conscience de nouvelles façons de vivre leur quotidien. Le télétravail, l’alimentation, les circuits courts, la solidarité, la pollution sonore, le chant des oiseaux, le retour des animaux en ville… autant de sujets pouvant donner l’envie de changements de comportement durables qui additionnés en France et dans le monde peuvent diminuer l’émission de GES et ralentir le réchauffement climatique. Mais que restera-t-il dans quelques mois de ces constats ? Par ailleurs, cette diminution mondiale des GES durant la crise du Covid 19, les baisses de 30% annoncées ici et là, ne sont rien par rapport aux enjeux toujours actuels. Il ne faudrait pas que nos dirigeants politiques nous bercent d’illusions et profitent de cette soit disant embellie, pour diminuer les efforts déjà largement insuffisants. Pendant cette même période, la Sibérie vient de connaitre une hausse des températures jamais enregistrées ! En conclusion, et c’est le sens de ce programme, chaque geste compte et tout le monde peut et doit agir à son niveau, dans son environnement et convaincre autour de lui.
CHM : C’est une grande question qui à mon avis nous demandera assurément beaucoup d’adaptation et de résilience. Il me semble très important de s’accorder des moments de qualité pour regarder, revoir, redessiner et s’engager au sein de nos sociétés de demain. J’espère que nous nous accorderons ces moments pour réussir à créer des sociétés plus équitables, plus proches de l’autre, plus en synergie et plus respectueuses de l’environnement. Notre capacité d’adaptation est grande et les projets comme Carbone Scol’ERE, sont des initiatives importantes pour mobiliser la jeunesse et offrir plusieurs occasions à nos jeunes de faire une différence. La motivation et l’engouement des jeunes sont incroyables et seront assurément une source d’énergie pour un monde meilleur.